– un lieu de démonstration autour de la résilience –

– un centre de formations et d’apprentissages –

– un tiers-lieu d’activités liées à la permaculture –

– un accueil touristique en hébergements insolites –

 

 

Chaque saison estivale, et sur un total de terrain de 6800m2,
nous prévoyons l’aménagement d’une aire naturelle de camping
(pendant 6 mois maximum en cumulé par an).

Synthèse d’observation et d’évaluation concernant 2 parcelles de terrain à BOFFRES, selon le processus de design en Permaculture utilisant l’échelle de la permanence.

En suivant au mieux les 10 points de l’échelle de la permanence ci-dessous (du plus permanent au moins permanent), la planification de l’aménagement du terrain et sa mise en œuvre sont automatiquement organisées par couches successives cohérentes.

Ainsi, nous établirons petit à petit et avec patience, un écosystème soutenable, productif et résilient permettant au lieu de devenir peu à peu, un espace de démonstration et d’accueil. Cela évitera également de multiples erreurs et déconvenues liées à la méconnaissance de ce cheminement. 

Ce design prend en compte de très nombreux aspects
du Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD)
de la Communauté de Communes Rhône-Crussol (CCRC).

 

Orthomozaïque du site faite par drone et augmentant considérablement le niveau des détails…

Climat humain : 

Eric YDAIS et Isabelle MEYER sont les décisionnaires principaux concernant la propriété, puisqu’ils représentent les 2 gérants de la SCI La Meilleure Idée, propriétaire du lieu.

Ce design prend en compte la gestion holistique des terrains et des structures saisonnières intégrées dans leur paysage.

Ce design va reprendre les sujets forts de la Permaculture : gestion de l’eau (utilisation, imprégnation, stockage et recyclage), gestion holistique des terrains, augmentation de la biodiversité, de la fertilité et de la régénération des sols (verger nourricier, plantes aromatiques et médicinales), autonomie alimentaire partielle, structures saisonnières insolites, énergies, et bien sûr, beauté des lieux, agréments et plaisir des yeux…

L’ensemble des propositions de ce design fera en sorte d’augmenter la résilience de ce lieu.

Compte tenu de la pente existante permettant la mise en œuvre d’une technique de gestion de l’eau innovante, il sera envisagé une imprégnation des sols en eau et un stockage partiel, une agro-foresterie essentiellement comestible, en tenant compte des courbes de niveaux.

Eric YDAIS est très au courant des problèmes environnementaux actuels, puisqu’il fait partie du cercle des 30 personnes accréditées en Permaculture appliquée en France (il est également accrédité en Australie, où est née la permaculture). Il est également le référent technique du lieu de démonstration en Keyline Design mis en œuvre actuellement sur la propriété de Clément DAMIENS au col de Leyrisse à CHAMPIS. Ce lieu ayant été soutenu financièrement par la CCRC (Communauté de Communes Rhône-Crussol), la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) et par l’appel à projet national «Plantons des haies».

La raison d’être principale de ce projet est de proposer une démonstration alternative permettant également de mettre en œuvre localement les moyens d’avancer vers une meilleure résilience des territoires.

Ainsi, compte tenu du contexte sociétal et planétaire actuel et de son avenir incertain et la mise en place d’un PADD intercommunal déjà très orienté «résilience», ce projet innovant semble avoir complètement sa place.

Climat biosphérique :

Le vent froid (Mistral) : la propriété se trouvant sur le flanc Est du ruisseau le Gratol, le Mistral passant de fait au dessus des crêtes (col entre les lieux dits «Gratol» et «Mellière» a un impact un peu atténué sur la propriété. La parcelle G274 du voisin au Nord est complantée de résineux qui atténuent également un peu plus ce Mistral.

Les vents chauds : un vent (Sud)-Ouest chaud (le vent de la pluie), et un vent un peu plus soutenu du  Sud-(Est) (plus sec), impacts également essentiellement le bas de la parcelle G273.

 

Vent du Nord – Mistral (froid et sec)

Vent du Sud-Est (chaud et sec)

Vent du Sud-Ouest (chaud et humide)

 

L’ensoleillement : l’exposition générale est intéressante et malgré une pente descendante vers l’ouest, l’ensoleillement reste très bon toute l’année (au solstice d’hiver l’ensoleillement demeure très correct avec 8h45 heures d’ensoleillement sur la journée). La parcelle G273 bénéficie donc du meilleur ensoleillement tout au long de l’année, avec un cumul d’ensoleillement d’environ 2250h/an. La parcelle G138 est bien plus à l’ombre et son aménagement sera envisagé différemment.

Les températures : si l’on revient sur les étés 2018, 2019, 2020 et 2022, il est évident que l’ensoleillement peut devenir un inconvénient pouvant fortement limiter la période végétative (températures > 30°C). Il faudra donc étudier l’ombrage au cas par cas en fonction du positionnement envisagé. Comme en climat méditerranéen (on y est pratiquement en été), les plantes choisies devront donc bien supporter le plein ensoleillement et la sécheresse, afin de ne pas trop limiter leurs développements liés aux jours de fortes chaleurs > à 30°C (30 à 35j/an)…

Les précipitations : sont marquées par une moyenne de pluie annuelle de 800mm/m2, soit 800l/m2 (avec des pointes maxi à 1200mm/m2/an, et mini de moins de 700mm/m2/an). Pour les calculs de bassins versants et la gestion de l’eau, je suis parti sur une base défavorable de 700mm/m2/an.

Les épisodes d’orage de type «cévenol», soit moins marqués qu’en Cévennes, mais néanmoins à prendre en considération, compte tenu des chutes de grêle de plus en plus régulières.

Les jours sans précipitations ont également tendance à augmenter et j’ai envisagé ce design avec des périodes sans pluies significatives de 90 à 120 jours consécutifs en été. De plus en cas de fortes sècheresses et/ou de risque d’incendies important, il sera envisagé de fermer le lieu à l’accueil.

Les gelées : compte tenu de l’altitude, il est fort probable qu’il y ait environ 20 à 30 jours de gelés par an et une humidité assez forte du milieu de l’automne, jusqu’au milieu du printemps. Néanmoins, cette période ne sera pas envisagée pour un quelconque accueil (6 mois d’ouverture cumulée maximum pour l’Aire naturelle de camping – sans doute du 15 avril au 15 octobre).

Conclusion : Il semble que d’année en année, nous évoluons de plus en plus vers un climat méditerranéen altéré (zone USDA 9A)

Le climat méditerranéen altéré s’étend surtout sur les Alpes et les Préalpes du sud, englobant l’essentiel des deux départements des Alpes-de-Haute-Provence et de la Drôme. On en distingue également quelques lambeaux en rive gauche du Rhône, à la hauteur de l’Ardèche.

Caractéristiques :

  • une température moyenne annuelle est élevée, avec des jours de froid en nombre réduit et des jours chauds compris entre 15 et 23 j/an (plus en 2022).
  • une variabilité inter-annuelle des températures de juillet minimale : l’été est régulièrement chaud d’une année à l’autre (excepté 2021).
  • un cumul des précipitations annuelles moyen (800-950 mm), mais non réparties de façon homogène.
  • l’automne et l’hiver, humides et très variables d’une année à l’autre, s’opposent à l’été, sec et stable sur la normale 1971-2000.

La zone USDA 9a présentes des températures minimales constatées de -6,7 à -3,9°C.

Néanmoins compte tenu des années 2012 et 2002 avec des hivers plus rigoureux, il serait raisonnable de prévoir des plantes avec une rusticité d’au moins -12°C.

Au niveau topographique :

Situé au sud et en limite de la commune de BOFFRES, les 2 parcelles occupent environ 6800m2 au total. 

Coordonnées géographiques (centrées sur la parcelle G273) : 44.889186N et 4.690661E

 

Plan de situation

 

Concernant les pentes de terrain, on se trouve dans une configuration moyenne d’une pente à 20% relativement régulière avec un point haut à 646m d’altitude et un point bas à environ 624m. L’ensemble permettant assez souvent d’envisager un travail sur courbes de niveaux. 

 

Courbes de niveaux à 1m

 

L’imprégnation des sols sera favorisé pour les plantations essentiellement en vivaces et un stockage de l’eau organisé pour pourvoir aux besoins de l’occupation en saison estivale.

 

Au niveau géologique :

Contrairement aux domaines océaniques plus homogènes (notamment d’un point de vue géologique), la biodiversité terrestre répond à la diversité des milieux continentaux conditionnés par le climat, l’altitude, la nature des substrats géologiques et l’histoire géologique.

Les variations géologiques y déterminent une mosaïque de biotopes.

L’origine de l’abondance des organismes vivants dans les sols est liée à la texture des sols et à leur importante hétérogénéité.

La géométrie de la surface terrestre et donc son relief, son altitude et son orientation sont contrôlés par la dynamique géologique. Et là où le climat, le relief et les interventions humaines ne varient pas, la diversité des types de roches peut influencer la distribution de la végétation directement ou au travers des produits d’altération de ces roches qui influencent la chimie des sols, leur granulométrie, leur texture, leur porosité, leur perméabilité, leur minéralogie, la chimie des eaux… Des différences de pH dans le sol ont un impact majeur sur les capacités d’ingestion d’éléments par les plantes. 

Les roches altérées et/ou les sols sont le reflet des roches qui leur ont donné naissance, que ce soit dans leurs propriétés physiques ou chimiques. Ils sont constitués d’une portion minérale qui renferme principalement des minéraux siliceux et argileux et d’une portion de matière organique, ainsi que d’eau et d’organismes vivants.

Le sous-sol détermine largement, tant par la minéralogie et la chimie des sols que par les régimes hydriques qui en résultent, la nature des systèmes vivants susceptibles d’y « prendre racine ».

Pour ne citer que quelques exemples emblématiques :

  • le chêne-vert et l’arbousier des schistes, où domine l’élevage caprin ;
  • le genêt, le châtaignier, les résineux et la lande des granites, où domine l’élevage bovin ;
  • les buis et les prairies calcicoles où domine l’élevage ovin.

La géologie ne détermine pas seulement la faune et la flore, mais aussi la biodiversité culturelle. L’espace construit par l’homme est lui aussi caractéristique de la géologie du site sur lequel toute implantation humaine est développée.

Ainsi, on trouve sur les parcelles G138 et G273 : des roches métamorphiques intercalaires acides de type :
Leptynites (en alternance irrégulière avec les Amphibolites). 

Comme il fallait s’y attendre, nous sommes donc en présence d’une roche à tendance plutôt acide (comme la plus grande partie du Massif Central)

 

Caractéristiques des secteurs (avantages et inconvénients) :

Atouts du lieu :

  • Une vue époustouflante à 180° vers le Sud-Ouest de l’Ardèche, le Gerbier de Jonc et le Mont Mézenc.

  • Le calme de la campagne.
  • L’odeur de la nature (pas celle liée à l’activité humaine)
  • Une biodiversité encore remarquable.
  • Absence de zones de pollution à proximité.
  • Un lieu très approprié à une expérimentation de la résilience.

 

Risque principal :

  • Un risque d’incendie lié aux boisements des parcelles plus au Nord en présence de Mistral n’est pas à négliger.

    Les conditions propices aux développement des feux (règle des 3 x 30) : température > à 30°C / humidité de l’air < à 30% / vent > à 30km/h, dépassent de plus en plus régulièrement ces limites. Il faudra donc rester très vigilant, voir d’envisager de fermer ponctuellement le lieu en cas de période de sècheresse / canicule trop intense.

 

Secteur du risque d’incendie

  • Le reste du temps et comme dans toutes les campagnes à l’heure actuelle, tous les feux seront bien évidemment interdits pendant toute la période d’ouverture. Un ou plusieurs extincteurs seront également prévus aux endroits stratégiques en accord avec la législation.

    Comme décrit précédemment, le Mistral sec venant du Nord au dessus des crêtes au Nord présente néanmoins une composante atténuée sur les parcelles.
    Les feux se développant principalement en remontant les pentes (la chaleur montant), le bas de la parcelle G273 principalement enherbé aura également un stockage d’eau conséquent. La configuration des lieux permet déjà une évacuation des personnes vers le Sud et le bas.

    Dans l’axe opposé en provenance du Sud-Est, un vent plus chaud et un vent chaud et un peu plus humide en provenance du Sud-Ouest, donneront un risque beaucoup plus atténué d’incendie.

    À terme, notre méthode de ré-imprégnation des sols en eau de pluie permettra également de limiter en partie ces effets néfastes

En ce qui concerne la ressource en eau, les terrains n’ont actuellement pas de source et ne sont pas non plus irrigués. Cependant, la végétation semble avoir supporté assez bien les sècheresses des années passées. La couverture végétale en présence démontre déjà qu’elle possède cette puissance d’adaptation et de régénération.

Pour compléter néanmoins le processus de gestion de l’eau afin de l’adapter à l’objectif d’accueil, nous allons potentialiser l’utilisation de l’eau de pluie lors des périodes de l’année où elle est conséquente (octobre à décembre).

Nous allons ainsi récupérer les ruissellements potentiels s’écoulant des parties dures et/ou compactées (chemins et accès, emplacements de tentes, serre bioclimatique…) pendant les saisons automne, hiver et printemps et constituer des réserves suffisantes pour affronter la sècheresse estivale (imprégnation des sols, cuves souples et/ou enterrées, bassin biologique).

D’autre part, un apport conséquent en azote par des plantes fixatrices d’azotes (et potentiellement quelques animaux de temps en temps) va redonner de la vie aux sols et régénérer ceux-ci en matière organique.

Nous ré-imprégnerons les sols en eau par gravité à la manière d’une éponge et stockeront une partie des excédents.

 «Nous allons planter la pluie !»

Dans un premier temps, les chemins compactés et les emplacements des tentes et hébergements insolites valoriseront le ruissellement de l’eau pour l’amener aux endroits appropriés (swales et stocks d’eau). La vitesse d’écoulement de l’eau sera réduite au maximum afin qu’elle puisse également avoir le temps de s’infiltrer dans le sol.

Les plantes installées en guildes seront les premières bénéficiaires de cette méthode et l’ensemble permettra d’établir un bon usage de l’eau dans le milieu, tout en fonctionnant en partie de manière gravitaire.

Principe du swale

En effet, «l’eau doit parcourir le chemin le plus long sur la plus grande distance,
le plus lentement possible et le plus de fois possible
et doit être rendu au système naturel plus pure qu’à son entrée dans le système…»

En tenant compte d’une moyenne de pluie annuelle de 700mm/m2/an, soit 700l/m2/an, en rajoutant les bassins versants du lieu amenant l’eau sur les parcelles, les swales le long des chemins d’accès, les emplacements compactés des structures légères et autres parties dures, on récupérera les excédents non absorbés pour en stocker le nécessaire pour l’accueil d’été. 

Les eaux sanitaire et à potabiliser seront valorisées par 2 pompes différentes et dans des circuits indépendants. L’alimentation électriques des pompes se fera grâce à une installation photovoltaïque.

Eau sanitaire

Concernant l’eau sanitaire (non potable) : avec environ 790m2 de parties compactées : accès et emplacements stabilisés, c’est un potentiel de 275m3 par an qui circule sur les parties compactées par érosion (et 15x plus de volume en percolation totale sur la surface totale du terrain). 

C’est donc environ 275m3 d’eau qui pourraient être envisagés. 

Néanmoins, nous avons calculé un besoin plus faible de 90m3, pour être sûr de réaliser un accueil correct et cohérent des personnes sur le lieu. Aussi les réserves à envisager ne devraient pas poser de problème pour être remplies. C’est d’ailleurs l’objet principal de la résilience de ce lieu…

Donc pour l’eau sanitaire, il me semble pertinent de mettre en place 1 cuves souple de 45m3 et un bassin biologique de 45m3 (soit environ 1/3 du potentiel récupérable). 

La cuve souple sera située à l’ombre (sous une terrasse en bois), la qualité de l’eau récupérée et filtrée en amont (filtre céramique) permettant donc son usage sanitaire (non potable) et sera donc apte à des utilisations comme : douches, vaisselles, arrosages, etc… par une canalisation appropriée. 

Pendant la saison sèche, les premiers 45m3 d’eau sanitaire permettront de tenir environ 2 mois sans aucune chute de pluie (25 personnes appliquant des principes de sobriété et utilisant environ 30L/jour/personne). Les 45m3 du bassin biologique permettant d’augmenter cette quantité si nécessaire.

Normalement, les 2x 45m3 de la cuve souple et du bassin devraient suffire pour passer sans problème au moins 2 mois sans pluie (une forte canicule / sècheresse pourrait également voir le lieu fermer, économisant de fait le stock d’eau pendant les périodes les plus chaudes).

 

Eau potable

Pour l’eau potable, il y aura une cuve enterrée de 30m3 à côté de la serre bioclimatique (remplie par l’eau de pluie sur la serre). L’ensemble sera potabilisé par une filtration adéquate (osmose inverse, qui va au-delà de l’ultra filtration) et avec sa propre canalisation. L’ensemble permettra une alimentation en eau potable avec 10L/jour/personne minimum.

Une possibilité ultime de remplissage d’eau potable serait possible par gravité à partir de cuves amenées par véhicules sur le chemin aménagé sur le terrain. Son usage ne serait que de compléter au besoin la cuve enterrée de 30m3.

 

Irrigation

Toute l’année, les swales le long des accès imprégneront une partie de l’eau tranquillement dans les sols, et limiteront très fortement l’érosion des sols.

La création d’un bassin biologique riche en biodiversité, juste devant la serre bioclimatique pourra être rempli et gardé à niveau directement par une alimentation en eau gravitaire issue des swales supérieur le long des chemins et par une pompe pour le swale inférieur. D’une contenance de 45m3, ce bassin aurait plusieurs fonctions :

  • réservoir de riche biodiversité (plantes aquatiques, amphibiens et autres animaux attirés par l’eau) ;
  • réchauffement de la serre bioclimatique juste au nord pendant l’hiver (réflexion du soleil sur l’eau) ;
  • lieu de baignade bien-être en phyto-épuration ;
  • petit élevage de poissons (envisageable si phyto-épuration) ;
  • plaisir des yeux ;
  • en cas de nécessité : utilisation de l’eau pour compenser le stock de la cuve souple de 45m3 et/ou pour un usage des pompiers ;
  • etc…

Une pompe solaire fera circuler l’eau dans la phyto-épuration adjacente, permettant l’épuration et l’oxygénation de l’eau. Un usage pour les poissons et/ou la baignade sera alors possible.

Sur la partie en bas de terrain, à la fin du dernier swale, un piège à sédiments permettra de récupérer une eau peu chargée en sédiments. Ceux-ci, ainsi que les nutriments qu’ils contiennent pourront régulièrement servir de compost / mulch pour les plantes vivaces. 

En dehors des premières années de plantation, l’usage de plantes vivaces adaptées permettra d’éviter d’irriguer en dehors des périodes de sècheresse intense (mulchage important de surcroit). Planter la pluie devrait rapidement faire son office grâce aux swales créés (le lieu est déjà résilient à l’heure actuelle). Il sera envisagé de planter des plantes vivaces peu gourmandes en eau sur l’ensemble du terrain.

 

Assainissement 

2 doubles toilettes sèches extérieures et 2 urinoirs permettront de mettre en place une filière d’assainissement uniquement «eaux grises» beaucoup plus simple à gérer et directement exploitable sur les plantations d’arbres (compost de longue durée).

D’autre part, dans la serre bioclimatique, 10 cuves supplémentaires de 1 m3, permettront de stocker l’eau l’hiver (à vider au printemps) et de créer une masse thermique supplémentaire augmentant la «passivité» de celle-ci.

Au total, nous aurons environ en stock d’eau : 

  • 45m3 d’eau sanitaire dans une cuve souple sous une terrasse ;
  • 45m3 d’eau sanitaire en bassin biologique (20m3 y resterons, si l’on y met des poissons) ;
  • 10m3 en cubes noirs de 1m3 chacun dans la serre bioclimatique ;
  • 30m3 d’eau à potabiliser dans une cuve enterrée de récupération des eaux de pluies de la toiture de la serre bioclimatique.

Si après plusieurs saisons, le volume d’eau était insuffisant, une cuve d’eau supplémentaire serait envisagée.

Un chemin d’accès voiture sera mis en œuvre pour récupérer l’eau de ruissellement dans les fossés des swales creusés en aval du chemin.

Il sera réservé exclusivement aux voitures habilitées des membres de l’organisation afin d’acheminer les matériels et fournitures nécessaires au fonctionnement du lieu. 

2 zones de demi-tours seront aménagées à côté de la serre bioclimatique et en dessous du container cuisine / sanitaires.

2 sentiers piétons seront créés, un chemin en provenance directe de l’autre parcelle et après visualisation des pratiques piétons, certainement un autre le long de la limite de la parcelle avec le voisin au Sud.

 

Eau – Accès – Serre – Containers

 

L’implantation progressive des éléments du design, créera de fait des sentiers, chemins et escaliers nécessaires à des besoins et usages nouveaux (donc non définis dans ce design).

Composante à part entière des swales : des haies seront créées principalement en aval du chemin d’accès principal de la parcelle G273 en tenant compte des principes de réalisation d’une guilde comestible.

 

Un swale :

  • crée une zone de récupération et d’infiltration des eaux de ruissellement au pied de la butte en aval ;
  • crée un caractère de soutien (en eau et nutriments) de cette butte qui sera végétalisée par de nombreux arbres, arbustes (fruitiers et/ou fourragers) et autres plantes vivaces (petits fruits, herbacées, PPAM, rampantes, couvres-sols, grimpantes,…), l’ensemble maintenant également l’humidité au niveau des racines ;
  • permet à cette zone de s’établir seule sans que l’on y investisse trop d’énergie et de temps.

À défaut de planter une couverture végétale immédiatement, un mulchage permettant de ne jamais laisser la terre à nue sera constamment renouvelé si nécessaire (évitant également le compactage et la repousse des adventices), le temps d’attendre la plantation des arbres et autres plantes de la guilde.

 

Une Guilde :

Constituée par un îlot de plantes (ici en ligne) en coopération mutuelle sur la butte du swale.

On va s’orienter vers des associations de plantes qui permettent d’obtenir des écosystèmes :

  • stables, productifs et résilients, par un choix de plantes qui se rendent des services mutuels : pomper l’eau pour les autres plantes, fertiliser les plantes voisines, attirer les insectes pollinisateurs, repousser les ravageurs (animaux sauvages, insectes…), couvrir les sols et produire de la biomasse, faire de l’ombrage, résister aux maladies, aux aléas climatiques, etc…, 
  • diversifiés, par l’utilisation d’une large palette de plantes différentes,
  • soutenables, adaptés au contexte et qui s’auto-suffisent dans le temps, comme dans la nature,
  • économes en énergie fossile et en travail humain.

L’idée c’est d’alterner selon l’emprise au stade adulte :

  • 1 espèce fruitière gourmande en nutriments,
  • 1 espèce fixatrice d’azote,
  • 1 espèce fruitière sobre en nutriments,
  • 1 espèce fixatrice d’azote,

options : 

– 1 arbre de canopée à couper en trogne (tous les 2 à 3 ans).

entre chacune des espèces ci-dessus :

  • 2 à 3 arbustes petits fruits (selon emprise stade adulte),
  • 2 à 3 arbustes fixateur d’azote / compagne (selon emprise stade adulte),
  • 1 plante grimpante pour 2 espèces (arbre fruitier ou fertilitaire),
  • xx plantes mellifères / pollinisatrices,
  • xx plantes minéralisantes,
  • xx couvres-sols…

De plus chaque guilde doit également être définie en fonction de son usage principal et de sa hauteur finale : fourrage, fruits d’automne, fruits d’été, 4 saisons, PPAM, production, oiseaux, mellifère, multi-fonctions, etc… Il faut aussi garder en tête les accès pour la récolte des fruits.

Les petits fruits seront adaptés au climat de la parcelle (micro-climats à étudier le moment venu) et pourront remplir des espaces laissés libres et étroits. Ils demanderont donc peu d’entretien et seront faciles à cueillir.

En couvre-sol, pourquoi pas un mélange de Fétuque rouge + Ray-grass d’Italie + Trèfle blanc.

La seule structure non démontable fera l’objet d’une Déclaration Préalable. Elle sera constituée par une serre bioclimatique (avec un container servant de mur au Nord pour stocker matériels et outils et un container cuisine et sanitaires à côté des emplacements de la tente restauration).

Cette serre bioclimatique d’environ 50m2 (partie de toiture isolée, double vitrage et/ou polycarbonate), construite devant un mur constitué par le containers et la double toilettes sèches aura de multiples fonctions :

  • stocker 10 cuves de 1m3 de couleur noir (stockage inertiel permettant de d’éviter encore mieux les températures négatives et donc un réchauffement supplémentaire de la serre en hiver), 
  • utiliser ce stock d’eau supplémentaire en fin de printemps (il faut vider les 10 cuves pour réduire l’inertie),
  • poser sur les cuves des tables de cultures surélevées, 
  • permettre d’envisager une culture aquaponique (poissons et plantes), puisque la serre est rendue «passive» (permettant d’hiverner les poissons du bassin extérieur),
  • créer une zone tempérée au début et à la fin de la saison d’ouverture du lieu lorsque le temps est encore frais à l’extérieur,
  • permettre de fixer sur la toiture : des panneaux solaires photovoltaïques et thermiques,
  • et tout ce qu’on peut faire habituellement dans une serre (surface de plantation : semis, plantes en pots, jauges et planches de cultures)…

Le container de la serre sera enterré en partie arrière permettant de renforcer son isolation, de créer une inertie thermique et une protection de la serre par rapport au Mistral. Il pourrait stocker tous les matériels et outils de la serre, ainsi qu’un séchoir solaire (PPAM, petits fruits, etc…) et faire office de cellier (en période de fermeture).

 

Serre et aménagements

 

Le container proche de la tente restaurant fera office de sanitaires et de cuisine (en période d’ouverture) et de potentiel stockage de matériel (en période de fermeture). Un four à pain (et à pizzas) pourrait y être envisagé à l’arrière. 

À terme et si besoin, une serre tunnel de 50m2 (5m x 10m) pourrait également être envisagé en complément de la serre bioclimatique.

2 doubles toilettes sèches extérieures : un à proximité de la serre avec 2 bacs à compost humain sous ces toilettes (pour un compostage en alternance) et l’autre en sous-bois au Nord du terrain (emplacement non encore défini dans le design). 

Un compost classique sera installé à proximité de la cuisine et un autre proche de la serre.

Structures démontables sur des emplacements en alternance un an sur 2 :

  • 1 tente restauration (marabout) ;
  • 1 tente cours / formations (marabout) ;
  • 3 tentes insolites (wigwam, tipi, tente canadienne ou flexiyourte) 

Quelques ruches pourraient aussi être aménagées à l’ombre des arbres en haut de la parcelle G273 (d’autres pourront prendre place également sur la parcelle G138).

En agrément le bassin biologique et une pergola (plantes grimpantes à feuilles caduques) au-dessus de l’ensemble pour éviter une surchauffe de l’eau en été.

En extérieur, sous les arbres :

  • quelques tables entre les arbres,
  • postes d’observations / reposoirs / hamacs.

 

 

En extérieur, proche de la serre :

  • une douche solaire par gravité,
  • urinoirs avec composteur sciure à l’ombre.
  • plateforme d’observation / méditation / cercle d’ouverture.

Stratégie solaire :

La serre bioclimatique avec des trappes au sommet du toit ouvrants au Nord et au-dessus de la toiture du container pourrait rafraichir celle-ci en été. L’angle de réflexion du soleil sur l’eau du bassin deviendra inopérant à un angle calculé de manière à ne plus laisser entrer les rayons du soleil à partir de début mai…

En hiver et en début de printemps, lorsqu’il n’y a pas de soleil pendant quelques jours, la serre bioclimatique pourvoira à ses propres besoins (cubes noirs + tunnel à galets creusé en dessous).

Des panneaux photovoltaïques (en haut du toit de la serre bioclimatique ou sur le container) pourront fournir l’électricité pendant toute la période d’ouverture (1 batterie, 1 convertisseur et 2 panneaux photovoltaïques). Ils seront récupérés en hiver pour augmenter l’autonomie électrique de notre habitat situé au hameau des Allaris.

Des panneaux thermiques solaires en thermosiphon avec un ballon ECS positionné sur le haut du toit de la serre bioclimatique et à proximité du container cuisine sanitaires (pourront fournir l’eau chaude des douches et de la cuisine. Utilisation possible ensuite pour les douches et les vaisselles par gravité (peu de pression néanmoins).

 

Stratégie éolienne :

Si les calculs de l’intensité du vent s’avéraient favorables, une stratégies de construction de micro-éolienne de moins de 12m, pourrait être envisagée à titre expérimental et d’apprentissage.

Les Zones 1 et 2 (au sens de la Permaculture)

Au Nord de la serre bioclimatique :

Un double bac à compost des toilettes sèches serait situé sous ceux-ci. Cette zone de compostage au Nord des containers restera à l’ombre pour éviter le développement d’odeurs et avec un évent pour chaque composteur. 

La serre bioclimatique :

Avec environ 20m2 de planches : semis, plantes délicates (avec aquaponie possible en hiver), plantes en pots et jauge. 

Au Sud de la serre bioclimatique : 

Sur la zone de phyto-épuration (à coté du bassin biologique), des plantes aquatiques seront plantées : menthe aquatique, iris d’eau, massettes, prêles, nénuphars, algues oxygénantes, créant des niches écologiques particulières, attirant une vie spécifique aux milieux humides. 

Le bassin pourrait aussi être aussi l’occasion de démontrer quelques cultures aquatiques faciles  : châtaignes d’eau, liseron d’eau (en été), cresson, Taro (en été – culture très intéressante à essayer), lentilles d’eau, lotus. À voir en fonction des poissons envisagés et/ou du potentiel usage de bassin d’agrément…

Potager de vivaces – aromatiques – fleurs – petits fruits et quelques plantes annuelles organisées en planches, ainsi qu’une potentielle serre tunnel de 50m2 encore plus au sud de l’autre côté du chemin (environ 25m2 de planches – non matérialisée sur le plan).

Des mangeoires à oiseaux à bonne distance des structures et plutôt en Zone 5 (pour qu’ils y viennent facilement) peuvent être installées également pour la nidification.

 

La Zone 3 (au sens de la Permaculture) : 

Sur la butte des swales :

Environ 105m de buttes en arbres fruitiers (30 environ) et PPAM (75 environ) pour utilisation directe sur place, si maturité avant fermeture ou transformation et stockage pour l’année suivantes, si maturité non atteinte à la date de fermeture.

Pour tout le reste de la zone 3 : 

Après avoir créer aussi des guildes sur les swales, il faut préparer les terrains en y semant une couverture végétale de type fabacées en premier, qui sera utilisé comme mulch plus tard.

Une gestion des quelques animaux du hameau des Allaris proches pourrait permettre un apport de nutriment complémentaires et un potentiel désherbage aux périodes propices à leurs venues. 

Néanmoins, il sera également nécessaire d’affiner cette proposition en fonction des choix d’animaux disponibles.

En clôturant l’espace adéquat, il serait possible d’y introduire en rotation alternée quelques brebis et poules pondeuses. Avec un poulailler mobile qui peut être réalisés assez facilement et déplacé dans un parcours en plein air délimité par une clôture électrique, les poules peuvent aller et venir librement dans la journée. Elles pourront être installées de temps en temps dans les guildes pour se nourrir (et après les récoltes : pour manger les fruits pourris, les larves et autres insectes), elles aèrent gratuitement le sol en grattant toute la journée et amènent de la fertilisation par les fientes (riches en azote, phosphore, potassium et calcium).

Cette méthode de rotation alternée nécessite un temps d’occupation par parc compris entre 1 et 3 jours.

D’autre part, les guildes comestibles, profitant d’une bonne gestion de l’eau, permettraient une production comestible et fourragère très intéressante, dans un développement harmonieux et productif de l’ensemble.

Tous les sols doivent toujours être végétalisés, ou à défaut être abondamment mulchés toute l’année (et encore plus en automne et en hiver, car ce sont les moments où la décomposition est à son maximum : la création de sol sera donc maximale).

Concernant les swales, avec un couvert végétal ou un mulch épais (15 à 20cm), les plantes proposées peuvent se contenter d’un arrosage une fois par mois en été les 3 premières années, ensuite elles devraient pouvoir se débrouiller seules.

Un rucher sera avantageusement positionnées à l’ombre sous les arbres à l’Ouest de la parcelle G273, dans des endroits où l’air d’envol est adapté et s’il y a de nombreuses fleurs à polliniser. 

La création d’une forte comestibilité nécessite une fertilité importante et naturelle des sols, aussi un système des polyculture-élevage est sans doute le meilleur moyen de régénérer graduellement les sols par un apport en azote lié à l’urine et aux excréments des animaux, qui constituent donc une des bases essentielles de cette fertilité, également complété par les plantes fixatrices d’azote. 

En cas d’introduction d’animaux et dans les premières années de la vie des arbres et arbustes, il sera nécessaire de clôturer certaines zones (guildes comestibles et fourragères sur les swales), ainsi que le pourtour de la zone 3 servant de pâturage. Il est possible de le faire avec des clôtures fixes et/ou semi-permanentes.

Lorsque la végétalisation sera bien implantée, il sera possible d’y introduire de temps en temps des animaux (selon les plantes sur place). Le reste du temps, les arbres fourragers ayant judicieusement des branches au-dessus des parcs seront accessibles aux animaux (feuilles, fruits)…

Il serait envisageable de créer une zone de pâturage gérée de manière globale (Holistic Management) par un système meneurs-suiveurs (plusieurs familles d’animaux : ovins, poules en poulaillers mobiles, etc…).

Sur une surface globale d’environ 5000m2 de pâturage possible répartie entre le hameau et ce lieu d’expérimentation et 25 parcs mobiles créés (clôtures temporaires électriques) d’une surface moyenne de 200m2 chacun, pourraient être mis en place pour faciliter la rotation rationnelle des pâturages (avec au minimum 3 à 4 parcs prêts en avance). 

À terme, une grande variété d’arbres, arbustes et arbrisseaux et une non moins grande variété d’insectes, d’oiseaux et petits animaux permettront une bonne protection sanitaire de tout l’ensemble des éléments mis en place. Elle permettra également d’admettre et de fournir une certaine part de la production à la prédation («partage équitable des surplus»…).

 

Que ce soit à titre professionnel lorsque l’on recherche à réaliser un bénéfice plus conséquent, ou à titre privé et/ou collectif pour augmenter l’autonomie et la résilience globale d’un territoire ; il est toujours très intéressant de faire un choix d’arbres, d’arbustes et de plantes, avec des variétés permettant un étalement des récoltes dans le temps. Ceci afin de répartir la main d’oeuvre sur le terrain en même temps. 

 

Design global

 

Il est également fort judicieux de mettre en pratique différentes techniques de conservations, pour pouvoir stocker sur le long terme des quantités non négligeables de récoltes transformées (séchage, jus, confitures, conserves, compotes, fermentation, etc…).

Ainsi, les containers de cuisine et stockage pourraient permettre d’autonomiser partiellement le lieu. Le support des intervenants du tiers lieu accueillant différents publics (formateur et stagiaires) pourrait également permettre l’apprentissage et la mise en œuvre de ces différentes techniques.

Une participation de tous les intervenants du tiers-lieu, calculée sur les résultats économiques qu’ils réalisent permettra l’amortissement des matériels et des structures, afin d’envisager la pérennité et le maintien en bon état du tiers-lieu.

Enfin, cette idée de tiers-lieu avec d’autres intervenants que simplement Isabelle Meyer et moi, permettra d’offrir une offre plus conséquente d’apprentissages orientés autour des sujets de prédilection de la permaculture. La fleur de la permaculture ci-dessous permettant de constater le choix abondant d’activités possibles, toutes liées au respect du vivant et à sa régénération.

Fleur Perma